Professionnalisez-vous dans les métiers de l’isolation avec le Forem !
Magazine Construction – Décembre 2020
En raison de la volonté des propriétaires de rénover et d’améliorer le confort de leurs logements, mais également des exigences réglementaires en matière de rénovation énergétique du bâti, les demandes pour les travaux d’isolation augmentent. C’est dans ce cadre que la Plateforme Wallonne de l’Isolation (PWI) ; en collaboration avec la CCW, le Forem et Oxira ; a organisé un webinaire intitulé : « Pénurie de main-d’œuvre dans les métiers de l’isolation : enjeux et pistes de solution ».
Ce webinaire a commencé par la présentation de la PWI par son président, Laurent Ruidant. Ensuite, Guy Hallard, formateur en construction durable « spécialisé isolation » au Centre de Compétences Construform de Châtelineau, a présenté les formations disponibles dans le domaine. En précisant que si l’isolation est depuis longtemps enseignée dans les métiers de la construction, elle fait désormais l’objet d’une spécialisation à part entière. « L’isolation n’est pas quelque chose de nouveau au Forem. Historiquement, dans les formations métiers maçon, couvreur…il y a déjà des petits chapitres consacrés à l’isolation. Depuis fin 2016, début 2017 ; le Forem a vraiment décidé de professionnaliser le métier de l’isolation. On s’est donné les moyens de former les gens sur des modules grandeur nature », a indiqué le formateur.
Cinq centres
Cinq centres proposent des formations avec des formateurs spécialisés en construction durable : trois centres de formation se situent à Mouscron, Tournai et aux Isnes et deux Centres de Compétences Construform à Châtelineau (Hainaut) et Grâce-Hollogne (Liège). Petite particularité, ces deux centres de compétences proposent également des formations pour les travailleurs. « Si une entreprise souhaite, notamment dans le cadre des formations hivernales, faire monter en compétences son personnel, c’est possible d’organiser une formation sur mesure, y compris pour des demandes très spécifiques ».
Théorie et…
Ces formations allient théorie et pratique. « C’est très important ! Pour bien isoler, il faut d’abord comprendre ce que l’on fait. Toutes les formations comprennent une partie de théorie où on parle de la physique du bâtiment. Je parle d’isolation en parallèle avec l’étanchéité à l’air et la ventilation, le fameux trio indissociable de la PEB, Performance Énergétique des Bâtiments ».
…pratique
Dans la pratique, les stagiaires peuvent se former sur des petits modules sur palette et des grands en ossature bois. Ils réalisent différentes interventions liées à l’isolation, comme s’ils étaient sur chantier. « A Châtelineau, nous travaillons sur un module répliquant une maison ancienne et sur un autre en ossature bois plus représentatif d’une construction neuve. La rénovation est le gros du marché au niveau de la Wallonie. Nous isolons les murs par l’extérieur avec du polystyrène, la toiture avec des isolants biosourcés, nous plaçons les sous-toitures correctement et nous enduisons les façades. La formation se veut la plus complète possible et très polyvalente. Les stagiaires peuvent aussi travailler sur des vieilles charpentes. Le gros avantage en formation, c’est qu’on peut démonter ce qui a été fait, ça nous permet de constater si le travail est bien réalisé ou pas. On va également jusqu’à la finition. Je mets un point d’honneur à aller jusqu’à la fin du travail. Il faut que les corps de métier qui vont suivre, notamment le plaquiste, puissent mettre en œuvre les plaques de finition sans abîmer l’étanchéité à l’air. Les stagiaires vont le plus loin possible de manière à se rendre compte de l’importance de leur travail et de celui de chaque corps de métier. En termes d’étanchéité à l’air, ils réalisent aussi systématiquement le test d’infiltrométrie pour mesurer la qualité du travail réalisé. Enfin, au-delà des formations très généralistes, on a parfois des petits modules très spécialisés. A Châtelineau notamment, j’apprends aux stagiaires à faire du banchage de béton de chanvre, qui est un excellent produit pour la rénovation énergétique des vieilles maisons wallonnes, les vieux murs massifs en briques qui sont relativement humides vivent très bien avec une isolation par l’intérieur en béton de chanvre ». Et de conclure, « on essaie vraiment de donner au stagiaire un maximum de connaissances et de compétences ! ».
Témoignage
Caroline Landsweerdt a suivi les formations dispensées par Guy Hallard. Elle a témoigné de cette expérience enrichissante qui lui a permis de trouver un emploi dans le secteur très rapidement. « J’ai suivi la formation d’octobre 2019 à mars 2020. Elle s’achève par un stage de six mois en entreprise, en l’occurrence chez Oxira. On peut y mettre en pratique tout ce qu’on a appris au Forem : placer de l’isolant et travailler sur de l’ossature bois. L’entreprise m’a engagée à l’issue de ce stage sous contrat PFI. Je suis très satisfaite de la formation et ravie de pouvoir mettre en pratique mes compétences récemment acquises dans un job qui a du sens ».
Cadre à part
Quel programme pour les futures formations ?
Aux Isnes, une formation va commencer, si la situation sanitaire le permet, du 1er décembre au 21 février qui mettra le focus sur l’isolation des parois (isolation à base de blocs chaux chanvre et des finitions en enduit d’argile).
A Châtelineau, en 2018 et 2019, une formation « technicien polyvalent en isolation, étanchéité à l’air et ventilation » de six mois a été donnée. Le nom a désormais changé. Jusque fin 2021, une formation sera donnée sous le nom « écoconstructeur ». La base est la même avec un petit volet ossature bois. En effet, le Forem a constaté que les stagiaires sont souvent engagés dans des sociétés avec un volet ossature bois.
Il ne s’agit plus d’une formation longue en centre mais d’une formation en alternance. Ce sont des plus petits groupes. Elle dure six semaines en centre de formation. Ensuite, le stagiaire part en formation en alternance pendant six mois (cinq mois en entreprise et un mois en centre pour consolider les acquis). Des partenaires entrepreneurs sont recherchés. Le coût pour l’entreprise qui accueille un stagiaire : 350 €/ mois défiscalisés de toutes charges patronales et une assurance obligatoire pour couvrir le travailleur.
INFO : laurence.bailly@forem.be (Isnes) et guy.hallard@forem.be (Châtelineau).
Cadre à part
Utilisez les aides à l’emploi !
Le recrutement dans les métiers de l’isolation est donc un des principaux défis que rencontre le secteur. Heureusement, des aides à l’emploi existent afin de faciliter le processus : PFI, Sesam et Impulsion. Le Forem et la CCW se feront un plaisir de vous les expliquer.
INFO : gauthier.devos@ccw.be