Le 25 mai dernier, la députée Marie-Martine Schyns interpelait le ministre wallon de l’Economie, Willy Borsus, sur les difficultés du secteur de la construction à cause des retards de livraison et de la hausse des prix des matériaux. La députée s’appuyait notamment sur l’enquête de la Confédération Construction selon laquelle plus d’un tiers des entreprises de construction font face à des augmentations de prix de plus de 15% depuis novembre dernier. La situation risque de s’aggraver encore du fait de l’augmentation de la demande d’investissements des particuliers dans la période post-Covid, ainsi qu’en raison des plans de relance lancés par les pouvoirs publics. Bref, le secteur de la construction « risque particulièrement de trinquer », selon la députée Schyns.
Le ministre Borsus a répondu que « plusieurs représentations d’entreprises wallonnes actives dans le secteur de la construction » lui ont fait part de leurs difficultés d’approvisionnement et de l’évolution spectaculaire à la hausse des prix des matériaux (bois, acier, etc.). Un constat inquiétant, selon le ministre, pour les acteurs du secteur du bâtiment, mais aussi pour les clients finaux (particuliers, pouvoirs publics, entreprises). Selon le ministre, « cette hausse des prix n’est pas un problème lié à notre marché local, mais bien un problème d’ordre mondial ». Plusieurs facteurs semblent en effet à l’origine de cette hausse des prix : la principale cause est la sortie de crise du Covid-19 avec une reprise de la demande, couplée à une offre de produits qui ne suit pas, ainsi que des éléments de désorganisation des filières que la crise sanitaire à entraînés. Nous pouvons également, ajoute le ministre, nous interroger sur d’éventuelles ententes sur les prix ou sur la rareté de l’offre entre certaines filières de production ou de distribution : il interrogera à ce propos les autorités européennes.
Par ailleurs, « cette crise aura également un certain nombre d’impacts sur le marché immobilier concernant l’accessibilité au logement ». Les leviers d’action régionaux sont limités à ce stade, mais « diverses idées m’ont été transmises », précise le ministre : elles portent sur le report de certaines exigences de normes énergétiques, de charges administratives, de dispositions concernant les terres, de délais en ce qui concerne les permis, etc. « Je ne me suis pas encore fait de conviction définitive à cet égard », ajoute le ministre Borsus, « puisque je souhaite disposer de l’ensemble des contributions avant de déterminer les espaces d’action au niveau régional ». Par ailleurs, un travail à plus long terme est mené concernant la relocalisation de la production d’un certain nombre de matériaux, en ce compris de matériaux biosourcés : « il est clair que nous parlons ici du moyen et du long terme, ceci n’est pas une réponse immédiate au problème qui reste, à ce stade, encore entièrement posé ».